Voilà quelques jours le board d’OpenAI a congédié Sam Altman son co-fondateur. Aussitôt, la GPT-Sphère s’est emballée et a commencé à spéculer sur l’avenir d’OpenAI, de ChatGPT, des LLM, voire de l’humanité.
Toute cette frénésie en vaut-elle seulement la peine ?
Sam Altman n’est pas l’inventeur d’OpenAI
Quel que soit ses qualités d’entrepreneur, Sam Altman n’est jamais qu’un dirigeant de la Silicon Valley parmi tant d’autres et c’est doté d’un capital initial de 130 millions de dollars et l’engagement qu’il a pu lancer OpenAI. D’ailleurs, il n’est même pas actionnaire d’OpenAI… Comme prise de risques, on a vu mieux, non ? Certes il dirigeait à l’époque un incubateur clé dans la Silicon Valley, mais il n’est pas le génie des LLM: il est d’abord un entrepreneur et le monde en regorge.
D’ailleurs, au passage, il a pris soin de pas investir de sa fortune personnelle dans OpenAI. N’importe quelle banque française exige plus de garanties pour lancer un food-truck qu’il n’en a été exigé de Sam Altman. Cela devrait nous interpeller.
N’importe quelle banque française exige plus de garanties pour lancer un food-truck qu’il n’en a été exigé de Sam Altman.
Sam Altman n’est pas un héros solitaire
Nous avons tous une manie plutôt néfaste: notre croyance en l’Homme providentiel. D’ailleurs, c’est presque toujours un homme: si on écarte Jeanne d’Arc, il ne reste plus beaucoup de femmes dans notre imaginaire collectif. Mais cet homme providentiel n’a jamais vraiment existé. Même Steve Jobs: certes il est revenu chez Apple parce que ça n’allait pas trop bien… mais quand il est more, Apple ne s’en est pas porté plus mal.
En tant qu’êtres humains, nous ressentons en permanence le besoin de comprendre les événements qui nous touchent ou tout simplement nous intéressent. Mais face à cette tendance naturelle, nous sommes désarmés: nous sommes perdus face à ce torrent d’informations parcellaires et souvent contradictoires.
Mais c’est normal: nous ne disposons que d’une information très souvent limitée à des dépêches de presse ou à un communiqué officiel. Par ailleurs, les systèmes sociaux, comme les entreprises et même les équipes de foot sont d’abord des systèmes dynamiques s’appuyant sur de multiples interactions, impossible à comprendre de l’extérieur.
Pour résoudre cette distorsion entre nos attentes et notre connaissance réelle de l’événement affectant une entreprise, un pays et même une équipe de foot, nous tendons naturellement à tout simplifier à l’extrême jusqu’à réduire Apple à Steve Jobs et le 11 de France à Kylian Mbappé…
Réduire OpenAI à Sam Altman, c’est comme résumer l’équipe de France à Mbappé
Bref, c’est juste un non-sens.
Des ChatGPT: il en pousse de partout
Enfin, quiconque s’intéresse à autre chose que ChatGPT découvrira aisément que des LLM (Large Language Models), il en sort tous les jours (ou presque). Le code source de modèles déjà entraînés, comme Llama2 sont disponibles en Open Source. Langchain, disponible gratuitement également, permet d’intégrer ces outils dans des applications.
Bref, il n’y a pas péril en la demeure et comme je l’ai entendu tout au long de ma carrière militaire: buvons frais et restons calmes face au licenciement de Sam Altman, parce qu’on fond, on s’en fiche !
Buvons frais, restons calmes face au licenciement de Sam Altman!
Blog Personnel de Fabrice Jaouën 