Le chiffre a de quoi surprendre, mais c’est bien le résultat auquel le très officiel bureau américain du recensement le U.S. Census Bureau a récemment publié.
Pour avoir une analyse détaillée de ces résultats assez surprenants si on les compare au buzz autour de l’intelligence artificielle depuis quasiment un an, vous pouvez lire cet article de NBC News.
Comment interpréter ces résultats plutôt surprenants ?
La question exacte posée par le bureau du recensement était, en Anglais: « During the next six months, do you think this business will be using Artificial Intelligence (AI) in producing goods or services? (Examples of AI: machine learning, natural language processing, virtual agents, voice recognition, etc.) »
Quand le buzz-word cache la forêt
L’intelligence artificielle est une réalité ancienne et nous n’allons pas revenir ici sur l’histoire de cette science qu’il conviendrait de ne pas réduire à Turing et à Elon Musk. Son application dans les administrations ou les entreprises n’a pas non plus été une révolution née avec ChatGPT, contrairement à ce que peuvent prétendre les prophètes de l’IA ; il s’agit en revanche d’un mouvement lent, profond, mais bien réel et souvent discret.
Comme je l’ai déjà écrit dans ce blog, l’IA est déjà largement présente dans nos quotidiens, mais plutôt en filigrane, ChatGPT et les rodomontades d’Elon Musk n’étant que le sommet de la partie émergée d’un immense iceberg de chercheurs, de fabricants de matériels, de spécialistes de la donnée… que sais-je…
Les buzz-words, la véritable frénésie autour de l’IA ont provoqué un sentiment d’urgence, alors qu’il n’en est guère besoin: les chiffres sont là. En revanche, ce même article de NBC News montre bien que ces mêmes entreprises américaines qui n’utilisent pas l’intelligence artificielle la mettent à toutes les sauces de leur communication, mais c’est pour une toute autre raison.
La pression autour de l’usage de l’IA
Si les entreprises communiquent autant autour de l’intégration de l’IA dans leur modèle économique, c’est d’abord pour répondre aux attentes des investisseurs et des clients pour se donner un air moderne. Cela permet de les retenir ou d’en gagner, sans pour autant toujours se lancer dans le travail de transformation nécessaire à l’intégration de l’IA au niveau que cela devienne un levier de croissance.
D’un autre côté, la mise en avant d’une de cette volonté de s’engager dans l’emploi de l’IA permet de justifier des investissements stratégiques dont les gains ne se feront sentir que bien plus tard… et en tout cas pas dans les 6 mois, contrairement à ce que d’aucuns prétendent.
Le conservatisme face à l’IA
Comme l’indique toujours cet article, face à l’intelligence artificielle c’est plutôt le conservatisme qui l’emporte face à l’intelligence artificielle.
Et c’est plutôt légitime et rationnel: son adoption n’est pas aisée, car il faut des compétences, y dédier des ressources financières, humaines et techniques.
Il faut également s’appuyer sur des cas d’usage bien spécifiques où le recours à des outils plus traditionnels comme des statistiques ou des requêtes SQL (par exemple) ne donne pas satisfaction.
Et là, je dois reconnaître que la sagesse des entreprises est plutôt rassurante.
Quelle conclusion ?
Finalement la conclusion s’impose d’elle-même: l’intelligence artificielle est un long chemin qui n’est pas semé de pétales de roses, mais plutôt semé d’embûches, à l’image du combat du Prince Charmant pour rejoindre la Belle au Bois Dormant.

Bref, c’est pas facile et il vaut mieux s’armer d’une détermination sans faille !